La crise automobile, le marché automobile français s’enfonce
Le mois de mai 2025 confirme une tendance déjà amorcée depuis plusieurs trimestres. Le marché automobile français poursuit sa descente, à un rythme plus rapide qu’anticipé, et confirme la crise automobile. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, 123 919 voitures particulières immatriculées, soit une chute de 12,30 % par rapport à mai 2024. Même nombre de jours ouvrés, même constat inquiétant. Ce niveau de ventes n’avait plus été observé depuis l’année noire de 2022, qui elle-même faisait figure de pire exercice depuis 1974.

Dans ce contexte difficile, plusieurs facteurs se combinent. D’une part, les incertitudes liées aux aides gouvernementales perturbent profondément les ménages. D’autre part, l’effondrement du segment électrique chez les particuliers illustre une désaffection croissante. En mai, ces derniers n’ont représenté que 14 % des achats électriques, contre 19 % pour les flottes. Les canaux dits « tactiques », comme les locations de courte durée ou les véhicules de démonstration, deviennent alors une soupape pour les constructeurs en quête de volumes.
La crise automobile ou la stratégie d’attentisme
Le comportement des acheteurs illustre aussi une stratégie d’attentisme. Beaucoup attendent la mise en place du leasing électrique promis pour la rentrée. Les aides à l’achat fluctuent, les malus se renforcent, et les véhicules abordables, notamment d’origine chinoise, se font rares. Résultat, la part de marché des particuliers, historiquement dominante, plafonne désormais à 40 %, seuil initialement prévu pour 2027. Autrement dit, le retrait des ménages s’accélère.
En parallèle, le marché de l’occasion s’impose comme un refuge. Les échanges entre particuliers bondissent de 12 % depuis le début de l’année. Près d’un véhicule sur deux échangé a plus de dix ans, témoignant d’un vieillissement marqué du parc automobile. En somme, l’usage prime désormais sur la nouveauté.
Enfin, les prix restent un frein majeur. Le tarif moyen d’un véhicule neuf dépasse toujours les 35 000 euros, et atteint 43 000 euros pour un modèle électrique. Malgré quelques baisses ponctuelles, les stratégies de montée en gamme montrent leurs limites. Et les marques peinent à renouer avec la clientèle particulière. À court terme, les perspectives de redressement restent faibles. Les professionnels du secteur redoutent un retour vers les niveaux historiquement bas de 2022, avec un volume annuel frôlant à nouveau les 1,5 million d’unités.