Airbags défectueux : une crise majeure pour Stellantis et Citroën

La maison mère de Citroën, Stellantis, fait face à une crise majeure impliquant des airbags défectueux, touchant potentiellement 8 millions de véhicules. Ce problème pourrait avoir des conséquences significatives pour le constructeur, notamment en termes de responsabilité juridique et de coûts d’indemnisation.

Citroën a récemment rappelé plus de 250 000 véhicules en France, principalement des modèles DS3 produits entre 2009 et 2019, en raison de la présence d’airbags défectueux fabriqués par la société japonaise Takata. Ce rappel intervient dans un contexte où des problèmes similaires ont été identifiés dans d’autres véhicules du groupe Stellantis, incluant des Citroën C4, DS4, DS5, ainsi que des modèles Opel  .

Les airbags en question ont été fabriqués par Takata, une entreprise tristement célèbre pour ses airbags défectueux. Depuis 2008, plus de 100 millions de véhicules à travers le monde ont été rappelés en raison de ces dispositifs. Les airbags de Takata peuvent exploser avec une force excessive, projetant des fragments métalliques dangereux dans l’habitacle, en raison d’une exposition à une humidité excessive qui cause la corrosion des gonfleurs  .

Conséquences juridiques

Une action collective se prépare contre Citroën, portée par des propriétaires de voitures affectées, avec des accusations de mise en danger de la vie d’autrui et de fraude. Christophe Lèguevaques, l’avocat des plaignants, prévoit de déposer une plainte devant le parquet de Versailles après avoir recensé un millier de demandes .

Plusieurs informations judiciaires ont été ouvertes, notamment en Guadeloupe, après la mort de conducteurs due à l’explosion des airbags. L’autopsie dans l’un de ces cas a révélé que la victime a été tuée par un fragment métallique projeté par l’airbag. D’autres incidents mortels ont été signalés en Guyane et d’autres régions, ce qui souligne la gravité du problème .

Stellantis, la maison mère de Citroën, fait face à une crise de grande envergure. La société a déjà provisionné 900 millions d’euros pour faire face aux conséquences des airbags défectueux, incluant le remplacement des dispositifs et la mise à disposition de 25 000 véhicules de courtoisie pour les clients affectés. Le fabricant italien Joyson Safety, qui a repris les activités de Takata après sa faillite, fournira les nouveaux airbags  .

Cette crise arrive à un moment critique pour Citroën, qui s’apprête à lancer son nouveau modèle électrique ë-C3. Les problèmes sur les modèles thermiques pourraient ternir l’image de toute la gamme et affecter les ventes futures. En outre, Stellantis est déjà confronté à d’autres problèmes mécaniques, notamment avec les moteurs « PureTech 1.2 » équipant plusieurs modèles Peugeot, Citroën et Opel, suscitant également des plaintes collectives .

La polémique autour des airbags défectueux de Stellantis met en lumière les défis auxquels sont confrontés les constructeurs automobiles en matière de sécurité et de responsabilité. Alors que Citroën et Stellantis tentent de gérer cette crise, l’issue des actions juridiques et les réponses apportées aux clients affectés seront déterminantes pour l’avenir de la marque.

Cette situation souligne l’importance de la transparence et de la réactivité des constructeurs automobiles face aux défauts de fabrication pouvant mettre en danger la vie des consommateurs.