Luca de Meo, laisse la barre de Renault pour celle de Kering
C’est officiel. Luca de Meo, PDG sortant de Renault, rejoindra Kering en septembre 2025 pour occuper le poste de directeur général. L’annonce, attendue depuis plusieurs jours, a été confirmée par le groupe français de luxe via un communiqué. Le passage de témoin se fera sous une nouvelle gouvernance. La présidence du conseil, assurée par François-Henri Pinault, sera désormais détachée de la direction générale. Un changement censé insuffler un nouvel élan, dans un contexte où Kering fait face à de multiples vents contraires.

Luca de Meo, dont le mandat chez Renault s’est illustré par un redressement spectaculaire, se voit confier une mission similaire. Dès son arrivée chez le constructeur automobile, il avait dû affronter une perte record de huit milliards d’euros. Il laisse aujourd’hui un groupe assaini et mieux orienté. Chez Kering, les défis sont d’une autre nature, mais tout aussi stratégiques. Le groupe, autrefois connu sous le nom de PPR, voit son navire amiral Gucci tanguer dangereusement. Les ventes du premier trimestre 2025 ont reculé de 14 %, et le chiffre d’affaires annuel 2024 accuse une chute de 12 %.
Malgré ces contre-performances, Kering reste un poids lourd du luxe mondial, détenant des maisons emblématiques comme Saint Laurent, Balenciaga ou Alexander McQueen. Toutefois, le ralentissement du marché, notamment en Chine, et les incertitudes géopolitiques fragilisent l’ensemble du secteur. Les rumeurs de taxes douanières supplémentaires aux États-Unis ont d’ailleurs déjà fait chuter le cours des actions du luxe en Bourse. Dans ce climat tendu, de Meo devra conjuguer rigueur, audace et vision à long terme.
François-Henri Pinault l’a choisi pour sa capacité à comprendre les marques et à instaurer une culture d’entreprise forte. Ce choix s’inscrit dans une stratégie de reconquête et de transformation. D’ici septembre, de Meo disposera du temps nécessaire pour apprivoiser les codes du luxe, un univers où le style compte autant que la performance économique.
L’enjeu est donc double : stabiliser Gucci, locomotive du groupe, et relancer la dynamique globale de Kering. L’ancien capitaine de Renault devra, une fois encore, prouver que les virages stratégiques ne lui font pas peur. Il a le profil pour y parvenir. Mais la route s’annonce sinueuse.