Tesla en plein remaniement : le patron du Model Y quitte le navire

Les départs s’accélèrent chez Tesla : après le responsable du Cybertruck, c’est désormais Emmanuel Lamacchia, patron du programme Model Y – modèle le plus vendu de la marque – qui annonce son départ. Une fuite des talents qui soulève des questions sur la stratégie interne et l’avenir du constructeur

Le départ d’un pilier du programme Model Y
Huit ans chez Tesla, et une fonction stratégique : Emmanuel Lamacchia était l’un des cadres les plus impliqués dans le succès du Model Y. Sur LinkedIn, il rappelle avoir piloté l’introduction de nouvelles variantes du Model 3 et du Model Y avant de prendre la tête du programme complet du SUV électrique, devenu la voiture la plus vendue au monde. Son départ intervient juste après celui de Siddhant Awasthi, responsable du Cybertruck, qui a lui aussi tourné la page. Pour Tesla, perdre deux figures clés des programmes les plus visibles n’a rien d’anodin.

Une fuite des talents qui s’allonge
L’affaire n’est pas isolée. Ces derniers mois, plusieurs cadres essentiels ont quitté l’entreprise, dont Daniel Ho, chargé du développement de nouveaux véhicules, et Vineet Mehta, spécialiste des batteries. À ce niveau de responsabilité, chaque départ fragilise un peu plus la structure interne. Le risque est simple : créer un effet domino. Quand des profils expérimentés s’en vont, d’autres peuvent y voir un signal d’alarme et envisager un départ à leur tour. Pour un constructeur déjà sous pression, cette dynamique complique la stabilité nécessaire à l’innovation.

Des raisons qui interrogent la gouvernance
Reste la question qui dérange : pourquoi ces cadres quittent-ils le groupe ? Travail trop intense, désaccords stratégiques, tensions internes ? Rien de confirmé, mais le Financial Times pointe indirectement Elon Musk. Le journal laisse entendre que son style de management, très directif et parfois imprévisible, pourrait peser sur l’organisation. Sans détails supplémentaires, l’idée renforce toutefois un malaise déjà perceptible : la vision de Musk reste centrale, mais elle semble moins fédératrice qu’auparavant dans un secteur où la concurrence – notamment BYD – ne cesse de monter.

Quel impact pour le leadership de Tesla ?
Dans un marché électrique devenu impitoyable, conserver ses talents est aussi stratégique que sortir un nouveau modèle. En accumulant les départs à des postes sensibles, Tesla expose son principal point faible : sa dépendance à quelques profils clés pour conserver son avance technologique. Si la tendance se confirme, le constructeur pourrait perdre du terrain plus vite que prévu.

Ces départs montrent surtout que Tesla doit revoir sa manière de gérer ses équipes si elle veut rester en tête. L’entreprise s’appuie sur une culture de vitesse et d’exécution, mais ce mode opératoire semble user même ses cadres les plus solides. Le vrai sujet, c’est la capacité de Tesla à stabiliser son management et à éviter une hémorragie de compétences. Les lecteurs, vous en pensez quoi : simple cycle interne ou vrai signal d’alarme ?