Fin de la collaboration industrielle entre Mercedes et Nissan : clap de fin à Aguascalientes

Après huit ans de coopération, Mercedes et Nissan mettent fin à leur production conjointe au Mexique. L’usine COMPAS d’Aguascalientes fermera ses portes en 2026, marquant la fin d’un partenariat stratégique initié en 2015 mais qui n’a jamais vraiment atteint ses objectifs.

Un partenariat industriel ambitieux mais fragile

En 2015, Daimler et Nissan annonçaient une coopération industrielle d’envergure, avec à la clé un investissement d’un milliard de dollars pour construire l’usine COMPAS au Mexique. L’objectif était clair : mutualiser les moyens de production pour produire plusieurs modèles des deux groupes, profiter de la proximité du marché nord-américain et optimiser les coûts. À son lancement en 2017, l’usine accueillait la production des Infiniti QX50 et QX55, puis des Mercedes Classe A et GLB. Sur le papier, les synergies semblaient prometteuses. Mais rapidement, des divergences d’approche ont freiné l’élan initial.

Des lignes de production qui se sont peu à peu vidées

La première alerte est survenue en 2020 avec l’arrêt de la production de la Mercedes Classe A. Depuis, les volumes n’ont cessé de diminuer. Aujourd’hui, les derniers modèles encore assemblés à Aguascalientes, les Infiniti QX50 et QX55, cesseront d’être produits d’ici fin novembre 2025, selon Nissan. Le GLB, de son côté, vivra ses derniers mois jusqu’en mai 2026. À cette date, les chaînes s’arrêteront définitivement. La fermeture de COMPAS signe donc l’échec discret d’un partenariat stratégique qui n’a pas réussi à s’ancrer dans la durée.

Nissan restructure à marche forcée

Cette décision s’inscrit dans une politique plus large de rationalisation menée par Nissan. En difficulté depuis plusieurs années, le constructeur japonais mène un plan de redressement global. Après les sites d’Oppama au Japon et de Cuernavaca au Mexique, l’usine d’Aguascalientes sera la troisième fermeture majeure. Nissan prévoit de réduire ses plateformes, simplifier ses composants et ramener sa production annuelle à 2,5 millions de véhicules. Un recentrage assumé qui vise à restaurer la rentabilité.

La fin de la coentreprise entre Mercedes et Nissan illustre les limites des alliances industrielles quand les objectifs stratégiques divergent. Ce type de coopération peut séduire sur le papier, mais sans vision commune à long terme, la mécanique s’enraye vite. Pour Nissan, c’est un tournant : l’heure est à la sobriété, quitte à sacrifier les ambitions globales au profit d’un recentrage salutaire.